Quelque 280 DRH de grands
groupes français se sont réunis lors des 6ème Rencontres de la mobilité
internationale organisées le 25 juin à Paris par le groupe Humanis et Congrès RH. A
cette occasion, deux grandes tendances se sont dégagées en matière
d’expatriation : la création de hubs régionaux RH pour gérer les expatriés
et la demande importante des jeunes pour aller à l’étranger.
Les hubs
régionaux RH, nouveaux modes de fonctionnement
Comme l’explique
Jean-Pierre Menanteau, directeur général d’Humanis, « un des points forts
qui se dégage de ces rencontres est le fait que les groupes gèrent de plus en
plus la carrière de leurs expatriés au sein de hubs régionaux ». Un
phénomène décrit par tous les DRH intervenant au colloque. Ainsi, explique Stéphane Vallée ,Human Ressources and Sustainability Director de Bouygues
Bâtiment International, « nous avons mis en place trois hubs régionaux au
sein desquels les expatriés vont bouger en fonction des besoins :
Singapour pour l’Asie du sud, Panama pour l’Amérique latine et centrale et le
Cameroun pour l’Afrique subsaharienne ».
Cette gestion
inter-régionale permet d’avoir des expatriés qui connaissent les pays de la
région et coûtent moins chers. Encore que dans ce dernier domaine les choses
ont évolué car dans certains pays comme la Chine et le Brésil les cadres
compétents sont difficiles à trouver et leurs salaires explosent. Il peut donc
y avoir un avantage à bénéficier d’un contrat local dans ces pays. De fait,
signale Bérengère de Lestapis, vice-président Compensation & Benefits de
l’équipementier automobile Faurecia, « nous comparons maintenant la grille
locale de rémunérations et si celle-ci est meilleure que celle du pays
d’origine, nous la proposons à l’expatrié ».
Les
packages se multiplient
Autre constat : le
nombre de packages proposés aux expatriés se multiplie. Package local, package
light avec certains avantages en plus du contrat local ou full package
classique pour les VIP coexistent. De plus, en Europe, on constate que le
phénomène du « commuting » (trajet régulier entre sa résidence et son
lieu de travail dans un pays différent) se développe, rapporte Didier Hoff, Partner
and Head of Human Capital du cabinet Fidal. Cela peut être source de
problèmes avec des expatriés payés différemment dans le même pays. Des
politiques d’harmonisation sont mises en place mais on ne peut guère forcer
ceux qui sont favorisés à faire une croix sur leurs avantages !
La Chine reste un cas à
part. Les Chinois ne sont plus motivés pour partir à l’étranger car il existe
beaucoup d’opportunités en Chine. De plus, les Chinois ne veulent pas aller
dans d’autres pays de la zone Asie sauf à Singapour. Mais la politique d’expatriation
se gère également en fonction de l’histoire du groupe. Ainsi, explique Bertrand
Leroux, Exécutive Director Compensation, Benefits and International
Mobility de Carrefour, « nous avons en Chine 50 expatriés qui sont là
depuis là depuis 20 ans, ils ont des avantages d’expatriés mais sont maintenant
payés au même niveau que les cadres locaux. Nous cherchons à motiver ces
expatriés pour qu’ils restent ».
Les
jeunes veulent partir à l’étranger
« Il s’agit d’un
phénomène nouveau : les jeunes sont très demandeurs pour s’expatrier,
signale Fabienne Petit, directeur activités internationales d’Humanis. Il leur
est souvent proposé un package light et bien souvent ceux-ci ne se préoccupent
guère de leur couverture sociale car ils veulent avant tout partir». Selon
une enquête réalisée en 2012 par Le Petit Journal en
association avec Humanis, il apparaît qu’un jeune sur deux ne se préoccupe pas
de sa couverture sociale ni de sa retraite.
Ces jeunes veulent aller
massivement au Brésil et à Singapour. Ainsi, constate Gérard Naulleau,
professeur à l’ESCP Europe, les étudiants de notre école font majoritairement
des demandes pour ces pays alors qu’il existe bien d’autres destinations
intéressantes comme l’Afrique, qui est victime de préjugés (c’est au Ghana que
sont testées toutes les nouvelles applications des téléphones mobiles !),
l’Amérique latine ou l’Europe. « Un poste très intéressant en Suède n’a
pas pu être pourvu », déplore Gérard Naulleau. L’ESCP est présent en
Indonésie, au Brésil, et au Mexique (à la place de l’Argentine où les activités
de l’école ont été arrêtées). Des négociations sont en cours pour nouer un
partenariat universitaire en Colombie.
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