Publié le 30-10-2013 dans la revue Challenges
La dernière étude
annuelle HSBC sur les conditions de vie des expatriés vient de sortir. Cette
année encore, l'Asie sort du lot. Qu'en est-il de la France?
Nombreux sont les cadres et dirigeants qui rêvent de quitter leur pays
en quête d'une vie meilleure. Oui, mais pour aller où? Comme chaque année, la
banque HSBC présente son étude "Expat Explorer" qui se concentre, dans sa sixième édition dévoilée mercredi 30
octobre, sur quatre aspects de la vie des expatriés.
Les auteurs de l'étude (voir sur quels critères dans la
méthodologie détaillée en fin d'article) se sont intéressés à la
situation économique qui prévaut dans le pays choisi par les expatriés, à la
qualité de vie dont ils bénéficient, à leur pouvoir d'achat et aux facilités
dont ils disposent pour assurer l'éducation de leurs enfants.
Cette année encore, il ressort que c'est en Asie que les expatriés sont
les plus heureux de vivre. Cette partie du monde concentre cinq des dix
premières destinations du classement consacré à leur qualité de vie, leur
facilité d'installation et leur intégration. La Thaïlande se situe en haut du
podium. Elle est suivie de la Chine (3e place), de
Singapour (6e), de l'Inde (7e) et de Taïwan (8e).
Les expatriés
vivant dans ces pays se disent plus susceptibles de se faire facilement des
amis depuis leur déménagement à l'étranger (c'est le cas de 76% des sondés
vivant en Thaïlande, de 63% à Singapour, 63% à Taïwan, 59% en Chine et 57% en
Inde, la moyenne tous pays confondus étant de 57%).
Les chiffres sont
également supérieurs à la moyenne (de 26%) pour ce qui est de leur vie sociale,
jugée plus riche depuis leur déménagement par 59% des répondants installés en
Thaïlande (44% en Chine, 37% en Inde, 36% à Taïwan et 29% à Singapour).
Bonnes
perspectives financières en Asie
Au-delà de la
"qualité de vie" que ces terres d'expatriation leur offre, l'enquête
montre que l'Asie se révèle également un eldorado sur le plan financier. La
moyenne de leurs packages est ainsi supérieure de 15% par rapport aux autres
régions du monde -74.000 dollars par an contre 64.000 dollars en moyenne
ailleurs.
En Asie, la
plupart des expats gagnant plus de 250.000 dollars habitent en Indonésie (22%),
au Japon (13%) et en Chine (10%). Alors que dans le monde, ils ne sont que 3%.
En comparaison, les expatriés les moins payés vivent en Europe, où les salaires
moyens s'élèvent à 53.000 dollars par an. D'ailleurs, une proportion
significative d'entre eux vivant en Espagne et en Italie gagnent moins de
60.000 dollars par an (respectivement 83 et 82%) alors qu'ils ne ont que 65% en
moyenne dans le monde.
La
Thaïlande, championne du pouvoir d'achat
Autre point positif pour les salariés ayant déménagé en Asie: leur
pouvoir d'achat. C'est le cas de 18 pays d'Asie du sud est, l'étude prenant en
compte les dépenses quotidiennes. Encore une fois laThaïlande arrive en tête de ce pan du classement
(dont c'est la première édition). Comme en Indonésie ou au Vietnam par exemple,
ils font des économies sur le logement, les transports publics et privés, les
vêtements, les courses, etc.
A l'inverse, les pays européens sont parmi les destinations les plus
onéreuses pour les expatriés avec 5 pays arrivant en bas du classement:
l'Irlande 37e (sur 37), les Pays-Bas (35e), l'Italie (34e), le Royaume-Uni
(33e) et la France (32e). En cause: des
salaires moins élevés qu'ailleurs couplés à un coût de la vie plus élevé et une
importante probabilité de payer des impôts élevés.
Confiance
des BRICS et des émergents dans leur économie
La partie
"économie des expatriés" de l'étude nous apprend que les expatriés
installés dans les BRICS (Brésil, Russie, Inde et Chine) et les pays émergents
(Vietnam, Indonésie, Turquie et Mexique) sont confiants sur l'économie et
optimistes sur l'état de leur économie locale.
"Ces pays
attirent les jeunes carriéristes ainsi que les entreprises internationales qui
cherchent à accroître leur empreinte. Il ressort de l'étude que les expatriés
des pays émergents précités sont deux fois plus susceptibles d'être affectés à
des missions internationales que la moyenne mondiale", souligne Dean
Blackburn, responsable du pôle expatriés chez HSBC.
Autre révélation :
la Suisse, la Chine et le Qatar qui forment le trio de tête du classement 2013
de ce pan de l'étude (qui examine l'aisance financière selon plusieurs facteurs
comme le potentiel d'augmentation de revenu, le revenu disponible et le degré
de satisfaction par rapport aux perspectives économiques).
Les expatriés installés dans ces pays ont été plus nombreux à constater
une amélioration de leur situation financière après leur expatriation (Suisse
75%, Qatar 73% et Chine 72% par rapport à une moyenne de 59% au niveau
mondial). Ils sont également plus satisfaits de la situation économique de leur
pays d'accueil (Chine 87%, Suisse 86% et Qatar 84% contre une moyenne de 56% au niveau
mondial).
L'Europe,
paradis des parents
Jusqu'ici, le Vieux continent fait pâle figure. Il marque néanmoins des
points chez les parents expatriés qui classent 4 pays européens dans le Top 10 des
pays les plus attractifs pour élever ses enfants (avec comme critères: les
services de garde, de santé et de bien être ainsi que d'éducation). Ainsi,
l'Allemagne arrive en première position, la France en 3e, la Belgique en 6e et
l'Espagne en 9e.
Top
10 des destinations préférées des expatriés parents
1.
Allemagne
6. Belgique
2.
Singapour
7. Australie
3.
France
8. Canada
4.
Nouvelle Zélande
9. Espagne
5.
Afrique du
Sud
10. Russie
Zoom
sur la France
La France attire quant à elle des expatriés de tous les âges et ce à
proportion assez égale: 32% de 18/24 ans, 33% de 34/54 ans et 35% de plus de
plus de 55 ans. Ce dernier pourcentage (supérieur de 14 points par rapport à la
moyenne mondiale) témoigne de l'intérêt que portent les seniors et le retraités
à l'Hexagone. De plus, cela aide à expliquer la proportion inférieure à la
moyenne des expatriés s'installant en France pour trouver de bonnes
perspectives d'avancement de carrière (17% par rapport à 36% en moyenne) et le
faible nombre d'employés à plein temps (seulement 28% d'expatriés en France
occupent un emploi à temps complet, contre une moyenne de 54% à l'échelle
mondiale). La France est donc un endroit où l'on s'installe plutôt qu'un tremplin.